Printemps
Fini le froid qui pique les joues et les glaçons dans les écharpes, fini les glissades incontrôlées sur les trottoirs verglacés, fini le flocon de neige qui tombe au creux de la nuque...Un nouvel air arrive, une nouvelle ère est proche ! Le temps commence à se réchauffer et la ville se métamorphose au fur et à mesure. Elle laisse derrière elle les stigmates de longs mois d'hiver, par la neige grisâtre qui peuple encore le bord des routes, comme la mue d'une bête émergeant de l'hivernage. On sent bien l'impatience dans les rues, les gens ressortent et se plaisent à partager quelques rayons de soleil. Le beau temps ne s'est pas encore définitivement installé, pourtant tous les habits gris de l'hiver ont déjà été relégués. On croise même quelques téméraires en tee-shirt et tong alors qu'il fait 7 °C... Pourtant, ça y est, ils y croient les Montréalais, c'est le printemps ! Les terrasses se remplissent, les lunettes de soleil fleurissent sur les visages et les comportements débiles recommencent...
Tout d'abord, les couples, ça a le regard bête, ça s'embrasse tout le temps, ça s'arrête à tous les coins de rue, franchement blasant... Surtout quand l'amour ne se vit que par écrans interposés. Puis les automobilistes klaxonnent à tout va et prennent la ville pour une piste de course avec au milieu les piétons qui jouent les toréadors. Et enfin les supporters accrochent leurs drapeaux rouge et bleu de hockey un peu partout et particulièrement où ça ne sert à rien... Et je ne vous parle même pas du fan de hockey qui va faire un tour de voiture avec sa copine... ^^
Enfin bon malgré tout c'est agréable, et je rigole, car en France il caille ! Mais franchement... Il me tarde une bonne grosse tempête de neige de fin mars, histoire de rafraîchir tout ça! Remballer les tongs, virer moi les couples, supprimer les drapeaux et calmons les ardeurs...! Du vent froid, la fureur du grand hiver qui gèle les os, que la neige se mélange dans les veines et que tout le monde reprennent son sang-froid ! Une bonne couche de neige bien blanche, on homogénéise le paysage, on cache les détails et on se rend à l'essentiel ! Une tempête purificatrice à l'extérieur comme dans la tête, il n'y a rien de tel pour tout remettre à plat... Et hop fini la rigolade ! Hé ho ! On est au Québec ici, il faut qu'il fasse froid !