wikileaks

10 décembre 2010

Peut-être que vous avez ces derniers temps vaguement entendu parler de Wikileaks, et de Julian ASSANGE. Ou peut-être pas… Je suis très à l'écoute (oui j'aime les euphémismes) de la toile, et un peu de la radio (le matin j'ai besoin de me réveiller avant de poser mes mains sur un clavier). Or je trouve depuis quelques jours que le traitement de cet événement est complètement mis de côté par mon média traditionnel (France info se réveille un peu)… Et je me disais que peut être vous aussi vous étiez un peu frustré de ne pas en apprendre plus sur ce qui se passe sur la toile a ce niveau-là.
Je me prends donc par la main pour vous faire un rapide compte rendu de ces derniers jours.

Le feu aux poudres.
Donc vous savez tous qu'il y a quelques jours des documents secrets ont été mis en ligne sur le site cablegate. Ces documents secrets émanent de "fuites" du gouvernement américain, plus ou moins (plutôt moins que plus) compromettantes. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une première mondiale, et que nos dirigeants n'ont pas l'habitude que ce qu'ils racontent en OFF soit publié sur l'internet. Donc, comment fonctionne wikileaks? Je ne vais pas vous dévoiler l'architecture exacte du système, vous vous en doutez bien. Je voulais tout de même vous dresser un portrait général du fonctionnement. Le principe repose sur la possibilité pour le délateur d'être anonyme. Il envoie par un protocole sécurisé au travers d'un réseau de proxy à travers la planète ses informations. Pour bien comprendre il faut imaginer les transports aériens. En toute logique on prend l'avion en sachant pertinemment où on va atterrir. Sur internet c'est la même chose, on envoie des données d'un point A à un point B. Le système de wikileaks est en fait pour faire passer les passagers d'un avion à l'autre en cours de vol, de cette manière-là, la douane est persuadée que monsieur Dupont est en Russie, alors que celui-ci a changé d'avion en cours de route. Le contrôle de l'immigration ne peut donc pas l'accueillir. Sur internet quand on veut savoir ce qui se passe on écoute les infos qui sorte de A, mais il y en a généralement tellement qu'on réduit le champ en mettant des alarmes sur le point B . Dans notre cas de figure, si les informations passent de A à B les alarmes sonnent, mais si elles passent de A à C pas de souci. L'astuce est donc de se servir de C pour renvoyer les donner sur B car l'alarme n'est active que entre A et B… Si je ne vous est pas perdu, vous avez compris le principe. Et donc, vous savez ce qu'est un proxy ;-) . Ce qui est très fort dans ce genre de méthode c'est qu'il est possible de changer plusieurs fois de vol en cours de route … donc de passer par une chaine de proxy … En plus de ça on peut déguiser l'information qui transite (la crypter) ce qui rend encore plus difficile s'il était possible la lecture de l'information par la personne qui surveille les communications (et il y en a beaucoup, dans toutes les administrations oui oui). Donc wikileaks permet cet embrouillamini des poursuivants, et récupérer l'information.
Mais le but n'est pas de la donnée comme ça brute. Donc, c'est là que Julian ASSANGE a eu du génie, c'est qu'il redonne au journaliste leur rôle c'est-à-dire éplucher les données avant de les publier pour juger ce qui peut de ce qui ne peut pas… Pour cette dernière campagne, il a demandé à de grands quotidiens nationaux de venir l'aider (pour la France c'est le monde qui s'y colle). Et donc, tout ça est publié grâce au travail de développeur réalisé par des informaticiens de owni. Vous pouviez donc ce weekend surfer sur les petites mesquineries des diplomates… mais j'ai essayé aujourd'hui, et le site n'est plus valide…
Que se passe-t-il ? Et bien depuis leur mise en ligne le site s'est fait attaquer… Oui oui on peut attaquer sur le net, l'attaque la plus brutale s'appelle le DDOS (en français attaque par dénis de service). Le principe est simple on crée une armée de faux ordinateurs (virtuels ou non) et on les lance tous en même temps sur le serveur du site faire la même action. Et là on se rend bien compte que l'internet ce n’est pas une autoroute, car si dans la vraie vie on a un bouchon, sur les réseaux ça fait sauter les plombs. Ce n’est pas gracieux, mais c'est radical… Donc le site a été DDOSé plusieurs fois ces derniers jours. Pendant ce temps J.ASSANGE s'est rendu aux autorités pour éclaircir une obscure histoire de "viol"… mais pendant ce temps tout continu ;-) et voilà donc la liste des miroirs connus de Wikileaks, parce qu'il y a une chose bien connue des réseaux c'est quand un bout est attaqué une armée se débrouille pour multiplier la source. Il n'y avait rien d'autre à faire pour que ça fonctionne. Les miroirs c'est une chose, mais il y a aussi Freenet qui se met en marche ;-). Freenet c'est une sorte de web, mais inaccessible par un navigateur (le darkweb, ou web profond), mais c'est trop complexe pour tout expliquer en fin d'article (ça mérite mieux que ça).